Highlife mon amour avec le groupe ghanéen Santrofi
Au Cap-Vert, le groupe Santrofi, venu du Ghana, a embrasé les rues de Praia et la scène du festival Kriol Jazz avec sa musique highlife. Ils ont clôturé, avec talent, le prestigieux festival en avril dernier. De notre envoyé spécial à Praia,Ils sont charismatiques, touchants et sacrément puissants. En pleine rue, à Praia, les musiciens de Santrofi improvisent et partagent leur son si particulier. « Le mot Santrofi vient de la mythologie et de la civilisation Akan qui existe chez nous, explique Emmanuel Ofori Kodjo, le bassiste et le chef d’orchestre du groupe, c'est un emblème avec cinq ailes, qui correspond justement à la diversité qu'on a à l'intérieur de notre collectif. »À l’église, dans la rue, dans les cafés, les membres de Santrofi ont appris la musique dans leur quartier, en écoutant également Osibisa et les anciens. « Avec notre groupe, on joue une dizaine de chansons, mais pour nous, c'est toujours une nécessité et un honneur de jouer une chanson d'un de nos héros. Et Osibisa, effectivement, est un groupe qu'on adule », confie le bassiste. Le highlife, une musique douce et belle née dans les années 1900Santrofi porte l’héritage de la musique highlife, « la grande vie », née dans les années 1900. Une musique douce, si belle, qui lie les chants de marins, les fanfares militaires et les percussions du Ghana. « Le highlife fait partie de notre réalité. C'est-à-dire que c'est quelque chose qui est autour de nous, qui est en nous, qui nous habite et qui en fait marque complètement notre devenir, raconte Emmanuel Ofori Kodjo, on ne peut pas y échapper. C'est pour ça que comme on respire le highlife, on l'extériorise, on le change, on le fait évoluer. »Activistes, engagés, les membres de Santrofi parcourent désormais le monde et passent leurs messages : « Si jamais tu plantes une rose, la rose peut devenir une fleur extraordinaire. Mais la rose a des épines et elle pique. C'est cela qu'il y a derrière Santrofi. Il y a des choses qui ont une valeur inestimable, il faut toujours penser au fait qu'il y a un revers de la médaille », conclut le chef d'orchestre du groupe.